Site internet de pédicure équin, promouvant le cheval, le poney et l'âne aux pieds nus, le parage naturel, ainsi que l'élevage de chevaux dans des conditions naturelles.
Cheval, grotte de Lascaux
SABOTS NATURELLEMENT ROBUSTES
Pendant un million d'années, les pieds du cheval se sont évolués pour le porter à travers de vastes paysages à la recherche de fourrage. A l'époque où la présence des chevaux sauvages a été documentée en France, dans entre autres les grottes de Lascaux, les hivers étaient longs et rudes, les étés secs. Les steppes hébergeaient des loups et des lions auxquels les chevaux s'échappaient en plein galop, les juments pleines ou suitées de poulains. Les chevaux avec des bons pieds survivaient, les autres tombaient victimes aux prédateurs et chasseurs humains.
Encore de nos jours, les endroits dans le monde où les chevaux domestiques se prolifèrent à l'état sauvage, sont spécifiquement des régions arides avec des sols caillouteux. Les pieds du cheval sont naturellement faits pour des grandes distances quotidiennes à toutes allures sur des terrains durs. C'est dans ces conditions que la corne des sabots d'un cheval ne pousse pas plus vite que son usure naturelle...
L'idée que le cheval de nos jours aurait besoin de fers pour faire ses petites distances pendant une heure par jour aux allures modérées sur des carrières en sable, profond et meuble, semble donc absurde. D'ailleurs, également à la l'obstacle ! Préfériez-vous personnellement atterrir dans le sable vos pieds nus, ou avec des chaussures aux soles rigides, empêchant vos pieds d'amortir la réception ? Sur des sols durs, macadam et autres, le cheval pieds nus a un vrai avantage par rapport au cheval ferré. Il ne glisse pas et a plus de traction. Dans la boue il peut avancer sans risquer de perdre ses fers et de se blesser. Evidemment, pour bien poser ses pieds, le cheval pieds nus est plus prudent qu'un cheval ferré...
Un sabot mal entretenu...
LE PROBLEME
Le problème du pied nu n'est pas que la corne s'use trop vite. En fait la corne pousse plus rapidement que le cheval domestique arrive à l'user. Les chevaux et poneys non ferrés dans les centres équestres n'ont jamais des pieds trop courts. Au contraire, invariablement les pieds de ces chevaux sont trop longs, comme ci-contre. Ci-dessous le sabot d'un cheval pieds nus après 110 km d'endurance à Arizona, sec, dur et caillouteux. Il était correctement paré avant la course. L'usure est négligeable ! 110 km n'est que la distance qu'un cheval à l'état sauvage parcourt en 3-4 jours. Pour contrebalancer la pousse, il fallait au moins deux de ces courses sur terrain dur chaque semaine ! Malgré tout, depuis 2000 ans les gens dépendant de leurs chevaux estiment que les fers, c'est indispensable. Pourquoi ?
Pourquoi alors, l'homme a commencé cette tradition d' imposer à ses chevaux le ferrage ? Le ferrage était une tradition militaire. Le fer ne protège pas le pied du cheval, il l'insensibilise en le soulevant du sol. Ainsi, lors du combat, un cavalier à cheval ferré avait un certain avantage par rapport aux guerriers à chevaux non ferrés. Ferrés, les chevaux militaires, habitués à rester debout sur le fumier de l'écurie, avançaient sans doute plus franchement sur des sols caillouteux. Les fers étaient donc à priori destinés à la monture du chevalier noble, le destrier de combat, animal prestigieux par rapport aux chevaux de trait, aux ânes et mulets. Depuis, le fer est resté le symbole du cheval de prestige, pas moins que les éperons du cavalier. Sans fers, ça ne fait pas bien chic, si l'on se veut les airs de grand cavalier...
Mais, le pied du cheval est une structure flexible. Naturellement les sabots pied s'épandent sous le poids de l'animal. On appelle ceci « le mécanisme du pied ». Il est indispensable pour l'amortissement de la réception du sabot au sol et pour la bonne circulation du sang. Le ferrage fige le pied dans son état non chargé. En plus, tandis que la sole et la fourchette devraient, supporter le poids de l'animal, les fers les soulèvent du sol, chargeant uniquement la paroi. Le ferrage cause ainsi des problèmes qui restent cachés tant que le cheval reste ferré et ses pieds continuent être insensibilisés, cercle vicieux…
Naturellement le pied du cheval, comme celui de tous les animaux, est sensible. Ainsi le cheval aux pieds nus est plus diligent en posant ses pieds, pour son confort et dans l'intérêt de sa sécurité. Il est logique que sur des sols caillouteux il choisit où poser ses pieds, à moins qu'il vive sur ce genre de substrat et développe ses sabots en conséquence, comme le cheval pieds nus ci-dessous, "broyeur de cailloux" trottant à une allure d'enfer.
Le cheval non ferré, les pieds parés régulièrement, développe un sabot compact et rond, résistant et indemne de seimes, la corne épaisse et dure comme le bois de chêne, brillante comme cirée. Pieds nus, le cheval domestique profite d'une longévité d'utilisation supérieure par rapport au cheval ferré. Pertinemment, ce ne sont pas les chevaux qui ont besoin de fers, c'est l'égo du cavalier...Posez-vous peut-être la question si, comparées aux photos des beaux pieds nus sur ce site, les déformations, la corne friable, les seimes, les évasements, les fourchettes atrophiées et infectées, le tout couronné de fer, font vraiment honneur à votre protégé équin. Après avoir eu son cheval avec de beaux sabots, naturels et sains, on ne retourne plus jamais aux fers. Soyez fiers sans fers !