Depuis des millions d'années le sabot de l'ancêtre de notre cheval domestique a évolué par une sélection naturelle afin de fonctionner de façon optimale en portant le cheval à travers le sol d'où il vivait. Ses pieds étaient parfaitement adaptés à sa situation de vie. Ils n'avaient besoin ni de parage, ni de fers. La corne s'usait naturellement au fur et à mesure qu'elle poussait, et elle poussait au fur et à mesure qu'elle s'usait.
Bison, grotte de Font de Gaume
On sait peu du cheval sauvage, ou de ses conditions de vie. A l'épôque où sa présence a été documentée en France il y a 30 000 - 15000 ans, dans entre autres les grottes de Chauvet, de Pech Merle et de Lascaux, il vivait pendant la période de la dernière glaciation dans un climat rude, froid et sec. Il y avait de longs hivers, des étés relativement chauds. Au plus froid de cette période, la température moyenne est inférieure de 5°C à celle d'aujourd'hui. Le paysage français revient à de la steppe avec des arbres en boqueteaux par-ci et par-là et le long des rivières.
Lions, grotte de Chauvet
Parfois, le climat se réchauffe. Lors de ces interstades, ce sont des paysages comme les nôtres, avec un couvert végétal touffu et des prairies. Au temps de Lascaux, il y a 17 000 ans, les arbres sont les mêmes que de nos jours : des chênes et d'autres feuillus, tilleuls, ormes, frênes, charmes, des pins sylvestres, des noisetiers et même des noyers, des genévriers puis de l'herbe. Les plaines sont peuplées de grands troupeaux. Les rennes, les chevaux, les bisons pullulent, suivis par des prédateurs, lions, loups et ours. La nourriture peu riche sur un sol sec et dur, les grands prédateurs jamais très loin, les troupeux d'ongulés couvrent de longes distances chaque jour.
Si l'on argumente que le cheval domestique et le cheval sauvage n'auraient pas les mêmes besoins, que le fer serait indispensable, cela reviendrait à avouer que 6000 ans d'elevage par selection humaine et 2000 ans de ferrage auraient compromis la santé des pieds de nos chevaux. Il serait bien temps de permettre à la nature de nous remettre sur le bon chemin.
